Après des études de langues à Aix-en-Provence, et à l’école des Beaux-Arts de Marseille Rudy Ayoun trouve dans la peinture un nouveau langage. En quatrième année, il part en Hollande pour un semestre à la Willem de Kooning Academy de Rotterdam pour y approfondir son art avant d’être résident entre 2020 et 2021 à la Casa Velázquez.

De la scène au tableau

Quand on pénètre dans l’atelier du peintre Rudy Ayoun à Marseille, on découvre avec émerveillement l’univers d’un artiste.
Des toiles achevées, empilées, exposées ou en cours. Des ciseaux, des objets, des livres, un cactus, des tubes de peinture s’offrent à nos yeux.
C’est un intérieur singulier composé d’éléments hétéroclites qui vont participer à la création.
Car c’est en cela que l’oeuvre de Rudy est intéressante. Il peint tout ce sur quoi son regard va se poser au sein de son atelier.
Rudy Ayoun s’est inspiré de L’Atelier d’artiste (1854-1855) de Gustave Courbet, ce tableau majestueux où l’on découvre le maître en plein acte créatif avec son modèle, entouré d’une foule d’amis. L’oeuvre montre un espace fermé composé d’un joyeux bric à brac. C’est une scène vivante, chargée de références historiques et sociales.
Cependant, chez Rudy Ayoun, il n’y a point de présence humaine directe, ni d’emphase autour d’un peintre-créateur tout puissant. Ce sont uniquement les objets de son atelier qui sont mis en lumière, des objets banals qui se démarquent par leur singularité formelle. Sans valeur particulière, ils n’en sont pas moins précieux car ils participent à l’acte créatif. Ces fragments du quotidien ainsi sublimés par la lumière et le regard de l’artiste deviennent porteur d’un sens nouveau.
Avec eux le monde des possibles s’ouvre au spectateur: une multiprise, un clou, un fauteuil vide, un bouton de radiateur perdent leur valeur fonctionnelle pour nous entrainer vers la genèse de l’acte créatif ainsi que dans un univers de rêverie: celui de l’artiste.
Le tableau devient le théâtre dans lequel le spectateur peut imaginer une pièce.
On s’aperçoit alors à quel point l’absence de représentation humaine dissout les limites temporelles et sociales et ouvre le champs d’une narration poétique. 
L’utilisation de la peinture à l’huile participe à cette transcendance. De l’aplat au glacis en travaillant les fondus ou les empattements, tout est mis en oeuvre par le peintre pour apporter une vibration particulière à chaque composition.

Après des études de langues à Aix-en-Provence, et à l’école des Beaux-Arts de Marseille Rudy Ayoun trouve dans la peinture un nouveau langage. En quatrième année, il part en Hollande pour un semestre à la Willem de Kooning Academy de Rotterdam pour afin d’y approfondir son art avant d’être résident entre 2020 et 2021 à la Casa Velázquez.
Il a exposé au centre d’art de Châteauvert (Var) et a été résident en août 2023 à la fondation Boghossian à Bruxelles.